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ENGAGEMENT AU SERVICE DE LA VERITE ET DE LA JUSTICE
6 avril 2011

LA RESOLUTION 1975 (2011)

UNE LECTURE DE LA RESOLUTION 1975(2011) du CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES EN TROIS REMARQUES

 

La résolution 1975(2011), adoptée par le Conseil de sécurité à sa 6508è séance, le 30 mars 2011, est l’argument juridique principal qu’ont utilisé l’ONUCI et la force Licorne pour bombarder la Côte d’Ivoire dans la nuit du 4 Avril au 5 Avril 2011. Neuf véhicules blindés(légers, porte-roquettes, transport de troupes, quatre canons anti-aériens, vingt pick-up) ont été détruits. Et la France de se réjouir par la voix d’Alain Fillon : « La France peut être aujourd’hui fière d’avoir participé à la défense et à l’expression de la démocratie en Côte d’Ivoire ». Mais qu’est-ce qui autorisent la France et les Etats-Unis à agir ainsi, au mépris du droit international ? L’argument avancé est celui de « neutraliser les armes lourdes contre les populations civiles ». Et ces frappes résultent d’une demande urgente du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon au Président Sarkozy. La Mafiafrique a pris le relais de la Françafrique.

1)    PREMIERE REMARQUE

D’abord, je voudrais faire remarquer à l’armée de la coalition internationale (dont la Licorne et l’ONUCI sont les bras séculiers) et qui combat depuis toujours aux côtés des rebelles, que le camp d’Agban gendarmerie, n’est pas une zone de guerre, mais un camp convivial où vivent paisiblement enfants, jeunes, femmes et époux, et où des infrastructures sociales (écoles, centres de santé, et habitations de famille) se trouvent. L’église catholique Ste Géneviève et la mosquée se trouvent à cent mètres l’une de l’autre et le presbytère des prêtres jouxte l’église. Déjà en 2002, ce camp a payé un lourd tribut de la guerre en Côte d’Ivoire. Les commandants de ce camp ont été égorgés en plein sommeil…9 ans après, d’autres gangsters au col blanc prennent pour cible des enfants (une fillette de 15 ans, membre de la chorale des enfants a été fauchée en pleine journée alors qu’elle tentait de se mettre à l’abri), des maisons(le bâtiment C a été complètement détruit), des véhicules calcinés… Biens et Personnes ont été pris pour cible par des avions Puma déchaînés, qui lâchaient sans répit de centaines de balles et des roquettes. Ces armes ont été lancées de loin, vers un camp, complètement coupé d’eau et d’électricité depuis plusieurs jours. Les personnes qui tentaient de sortir des maisons pour s’acheter de quoi manger étaient abattues par des snippers embusqués. Il y a un autre objectif poursuivi par cette opération de guérilla. Cette guérilla, en tant que tactique militaire, avait pour but de harceler l’armée régulière mais est surtout une expédition punitive contre la gendarmerie qui a toujours manifesté ouvertement sa loyauté vis-à-vis de la République.

2ième REMARQUE

Une deuxième remarque s’impose à moi ; c’est que cette crise ivoirienne est une façon pour l’Européen de traiter le noir, son Autre avec mépris. Les ivoiriens sont traités aujourd’hui encore comme des bêtes, des gens pauvres, des bestiaux bref comme des indigènes et des primitifs. Nous assistons, sous nos yeux, à une recolonisation de la France de la Côte d’Ivoire, et cette entreprise est vue par la classe politique française comme une œuvre salvatrice. Les ivoiriens sont donc des sous-hommes, et la France argue comme preuve les différents charniers découverts (Duékoué, Guitrozon, Abobo, Anonkoakouté). Ce sont des ivoiriens qui ont brûlé et massacré d’autres ivoiriens, qui les ont étranglés et incendié leurs habitations. Au nom de la civilisation occidentale, la Licorne, va se servir d’hommes sans foi ni loi, la Légion étrangère, pour éradiquer ses mœurs barbares. Mais on ne met pas fin à un conflit en prenant position aussi ouvertement ? Comment peut-on rester dans les fourmis magnans pour enlever les fourmis magnans ? N’est-ce pas aussi au nom de la loi de sang selon laquelle un sans pur ne doit pas être contaminé, que leurs ressortissants ont été mis à l’abri au 43ième BIMA ? Mais un Spartacus a sonné la révolte des esclaves…

3ième REMARQUE

Une troisième remarque, la résolution 1975 ne dit rien du droit international, mais traduit une volonté de puissance européocentrée (France, Etats-Unis…), en ce sens que la guerre que nous fait l’ONUCI et la LICORNE est une guerre injuste. Cette guerre cache les mensonges de Choï, le représentant spécial de BAN-KI Moon et de toute la communauté internationale et de ses dirigeants, expose les méandres de leur hypocrisie et traduit l’hommage que le vice rend à la vertu. Aujourd’hui l’n ou l’autre camp politique compte ses morts. Mais seuls les morts peuvent être comptés. Peut-o, mesurer les valeurs de l’indépendance d’un pays par rapport à la valeur des pertes éventuelles en vies humaines nécessaires à sa défense ?

La France est intervenue directement en Côte d’ivoire mais elle doit savoir que les changements de régime dans un pays sont l’œuvre des individus qui vivent sous ses lois et qui sont également ceux qui supportent les coûts du changement et les risques d’échec. La non-intervention ne cède le pas à la proportionnalité que dans le cas de massacre ou de famine et d’épidémie provoquée à des fins politiques. Ce qui n’est pas encore le cas en Côte d’Ivoire. L »action se justifie alors, bien mieux, elle s’impose comme un devoir, sans considération pour l’idée de souveraineté.

Je parlais, tout ç l’heure de loi injuste, je vais être précis. Ici, les Français tombent bêtement dans le jeu des rapports de force. Là, pour reprendre un philosophe allemand, la vie est volonté de puissance ou essentiellement effort vers plus de puissance. Le droit est foulé aux pieds par la force. La Licorne (la Légion étrangère) ne veut pas respecter le Conseil Constitutionnel de la Côte d’Ivoire mais veut imposer de force un Président, lequel sera le tissu de forces complexes, rebaptisées forces républicaines de la Côte d’Ivoire, qui s’entrecroisent, de conflits multiples (IB contre Wattao), dont l’enjeu est le pouvoir et son accroissement.

Pour conclure : la résolution 1975 est une volonté d’éterniser l’équilibre de  puissance présent à condition qu’on en soit satisfait. Cette résolution est un simple reflet de rapports de forces et comme appareil idéologique destiné à mystifier les dominés en dissimulant des relations historiques de puissances sous les apparences. En Côte d’Ivoire, la LICORNE et l’ONUCI réduisent le champ juridique international en champ de tir, une violence euphémisée par la résolution 1975. Cette résolution montre qu’elle n’est pas plus un état de paix que le résultat d’une guerre gagnée : elle est la guerre elle-même, et la stratégie de la guerre en acte. Mais Sun Tse  dans l’art de Guerre, nous met en garde : « Toujours, vous cacherez à vos adversaires l’état dans lequel sont vos troupes : parfois, vous ferez répandre le bruit de votre faiblesse, ou vous feindrez la peur pour que l’ennemi cédant à la présomption et à l’orgueil, ou bien vous attaque imprudemment, ou bien, se relâchant de sa surveillance, se laisse lui-même surprendre. »

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